
Programme Journée d’étude René Deleplace Paris 2020
Programme Journée d’études René Deleplace Paris 2020
CRMT-UFR STAPS université René Descartes
Vendredi 17 janvier 2020 9h30-16h30
UFR STAPS université Paris-Descartes
1 Rue Lacretelle, 75015 Paris
Contexte global et continuité des apprentissages moteurs
Regards croisés entre sport et musique
René Deleplace avait en projet d’opérer la synthèse de ses réflexions sur la question des apprentissages moteurs et de la maîtrise au plus haut niveau de formes de motricité apparemment aussi éloignées que celles du geste technique en sport et en musique. Il s’est exprimé à plusieurs reprises en ce sens, notamment dans l’introduction de Rugby de mouvement, rugby total en 1979. Il envisageait alors de regrouper l’ensemble de ses réflexions dans un ouvrage qui porterait peu ou prou sur une « théorie de la motricité » et constituerait le complément des ses deux ouvrages sur le rugby de 1966 et 1979. Il n’aura finalement pas eu l’opportunité de mener à bien ce travail.
C’est en partie sous l’inspiration de ce projet inabouti que nous reprenons aujourd’hui ce chantier, dix ans après la disparition de celui qui l’avait conçu, dans le cadre d’une nouvelle Journée d’études René Deleplace. Il était logique qu’elle se tînt en ce lieu, désormais UFR STAPS de l’université René-Descartes, rue Lacretelle, où il enseigna de 1967 à 1986.
Si René Deleplace envisageait, comme prolongement et peut-on presque dire achèvement de sa trajectoire de recherche une synthèse de ses réflexions relatives aux apprentissages moteurs et à la maîtrise gestuelle de haut niveau, cela ne signifie pas que la théorisation des APSA, qu’il espérait propre à constituer celles-ci comme un champ scientifique autonome, se réduisit à cette seule dimension. Ceci donna lieu à des échanges et controverses au sein de l’UEREPS de Lacretelle. Il inscrivait au contraire ses réflexions dans un horizon plus large articulant geste individuel et action collective, maîtrise technique et intelligence de la situation d’exécution, dans une relation non déterministe mais dialectique entre ces deux aspects. C’est dire que la question de la motricité ne pouvait, selon lui, être isolée des conditions globales de sa mise en oeuvre, ni même en former nécessairement le socle premier. C’est davantage la complexité du jeu réel, qu’il soit sportif ou musical, qui induisait un travail technique spécifique, toujours replacé dans l’horizon de sa réalisation dans cette complexité. Il s’en est expliqué à plusieurs reprises, notamment au colloque de Nice en 1983, mais également dans ses ouvrages sur le rugby comme dans celui qu’il a consacré, en collaboration avec Jacques Adnet, à la technique du cor.
Parmi les préoccupations qu’il aura sur ce point partagé avec d’autres, car il ne s’est jamais considéré comme un « chercheur isolé », ni coupé du terrain, que ce soit le stade ou la salle de concert, deux d’entre elles ressortent nettement qui mettent en jeu, sans y paraître forcément de prime abord, la question de la motricité entendue comme maîtrise gestuelle propre à un domaine donné, et toujours avec pour horizon l’intelligence spécifique de l’acte dans ce domaine : la continuité du travail de formation, du débutant au haut niveau d’une part, le rôle de la compétition (du concours pour les musiciens) dans cette formation et dans la continuité de la pratique d’autre part.
Là résident les deux thématiques que nous retiendrons comme fil conducteur de cette journée d’études, parce qu’elles ont été très présentes dans la réflexion et le travail de René Deleplace, comme elles le sont dans les réflexions et le travail des membres de CRMT, et comme elles devraient l’être dans les différentes instances sportives (et musicales), dès lors que l’on veut agir avec efficacité dans la durée et non se contenter de résultats à court terme. Elles mettent par ailleurs en relief la question du lien nécessaire entre pratique amateure et professionnelle, aussi bien pour le sport que pour la musique, condition pour assurer le renouvellement de l’élite, puisqu’il ne peut y avoir de véritable élite sans une formation initiale la plus large possible et sans les moyens pour ceux qui n’intègrent pas l’élite en question de poursuivre une activité de qualité. C’est ce vivier qui fournit à la fois les spectateurs avertis, indispensables à la vie de l’élite, et un potentiel de cadres éventuels. Pour parler « matérialisme dialectique », c’est la condition de reproduction et de développement de l’activité dans toutes ses dimensions. Enfin, cela conduit, dans les deux domaines, à la question de l’articulation entre monde scolaire et club dans un cas, entre monde scolaire et conservatoire dans l’autre.
Ce qui conduit à dégager 4 axes pour cette journée :
- Le continuum de formation, du débutant au haut niveau.
- La place de la compétition, quelle qu’en soit la forme, dans ce continuum.
- L’articulation entre pratique amateure et professionnelle, qui procède de ce continuum.
- L’articulation entre monde scolaire généraliste et lieux de formation spécifiques à une activité spécifique (clubs et conservatoires), qui entre également dans ce continuum.
Le point commun à ces 4 axes est bien celui de la manière d’appréhender la dimension technique de la pratique considérée au sein de la complexité d’un réel dont elle ne forme qu’un aspect, certes fondamental, afin de donner à la formation technique des moyens et une orientation qui en permette le réinvestissement dans ce réel global. C’est finalement revenir, par un biais spécifique, sur l’alternative au technicisme dans la formation et le jeu, sportif ou musical. Avec à la clé, l’indispensable plaisir du jeu, y compris en situation de compétition.
La réflexion mobilise quelques une des notions clés de la pensée de René Deleplace, dans son effort de généralisation et de systématisation de la compréhension des l’apprentissage, du développement et de la maîtrise des habiletés motrices, quelles soient de grande ampleur ou qu’elles relèvent d’une motricité fine, qu’elles soient envisagées dans le cadre d’une pratique amateure ou professionnelle, généraliste ou spécialisée.
Ainsi seront interrogées, tout au long de la journée et de différents points de vue, la place et le rôle :
- des images mentales d’action (à la fois conceptuelles, fonctionnelles et opérationnellement déformées) ;
- des matrices techniques (dans leurs dimensions gestuelles, sensibles, énergétiques) ;
- des référentiels communs ou bases d’orientations rationnelles compatibles nécessaires aux productions et performances collectives ;
- de la reproduction stricte (gammes et combinaisons) et de la production élargie (adaptative et improvisatrice)
Organisation de la journée
1 Rue Lacretelle, 75015 Paris
9h30-16h30
La JERD 2020 comprendra deux tables rondes permettant un débat large avec la salle.
9h : Accueil des participants
9h30 : ouverture de la journée : Arnaud Ferry, Benoît Larousse, Jacques Dury
10h-12h30 : 1re table ronde et débat avec la salle
Continuité de la formation et rôle de la compétition
Modérateur : Marc Deleplace
Intervenants : Pierre Villepreux, Daniel Bouthier, Bernard David, (Philippe Amarouche), Jacques Adnet, Stéphane Guiheux
12h30-14h : pause déjeuner
14h-16h30 : 2e table ronde et débat avec la salle
Pratique amateure et professionnelle
Du monde scolaire au club et au conservatoire
Modérateur : Daniel Bouthier
Intervenants : Jacques Dury, Gilles Malet, Serge Reitchess, (Benoît Larousse), Alain Voirpy, Marc Deleplace
16h30 : Conclusion
Liste et qualités des intervenants :
ADNET Jacques, 1er prix du CNSMDP, cor solo de l’Opéra de Paris, professeur au CRR de Boulogne-Billancourt et au CNSMDP
AMAROUCHE Philippe, Professeur Agrégé d’EPS, Directeur adjoint IUFM de Créteil puis UFRAPS de Nantes, bassiste (accord sollicité).
BOUTHIER Daniel, Professeur d’Université en STAPS (Université de Bordeaux, ESPE d’Aquitaine
DAVID Bernard, Professeur d’Université en Sciences de l’Education (Université de Créteil puis IUFM de Toulouse, trompettiste
DELEPLACE Marc, Docteur en histoire de l’université Paris 1et lauréat du CNSMDP en cor, MCF en histoire contemporaine, Centre d’histoire du xixe siècle, Faculté des lettres/ESPE, Sorbonne Université
DURY Jacques, président de CRMT, entraîneur, champion du monde universitaire, professeur d’EPS
GUIHEUX Stéphane, 1er prix du CNSMDP, orchestre Colonne, professeur de trombone au CRD de Bourg-la-Reine/Sceaux (accord donné)
LAROUSSE Benoît, professeur d’EPS, UFR-STAPS Université René-Descartes, option rugby
MALET Gilles, professeur d’EPS, entraîneur, responsable pôle Espoir Lakanal
REITCHESS Serge, professeur agrégé d’EPS, entraîneur
VILLEPREUX Pierre, international, entraîneur du XV de France, DTN de la FFR, World Rugby, président d’honneur de CRMT
VOIRPY Alain, 1er prix du CNSMDP, compositeur, directeur du CRR de Limoges
Comité d’organisation : Marc Deleplace, Daniel Bouthier, Benoît Larousse, Serge Reitchess, Jacques Dury.
Contact : Marc Deleplace : deleplace.marc@free.fr
Publication des actes
Les actes de cette journée seront publiés dans un numéro dossier de la revue Recherches en didactiques, publié par l’université Lille-III et les Presses du Septentrion (qui ont publié l’ouvrage René Deleplace. Du rugby de mouvement à un projet global pour l’EPS et les STAPS, en octobre 2018). Il convient donc pour chaque intervenant d’envisager, en complément de son intervention orale, un texte court d’environ 25 000 signes (espaces comprises) opérant la synthèse de son propos. Les textes définitifs seront à remettre aux organisateurs de la Journée, pour relecture et harmonisation avant publication, un mois après la tenue de la Journée, soit mi-février 2020. Ces actes seront par la suite mis en ligne, après publication papier et en accord avec l’éditeur (qui met également la revue en ligne sur le site Cairn.info, ce qui permet une bonne visibilité et une bonne accessibilité), sur le site fndr.fr de l’association Culture rugby de mouvement. Témoignages (CRMT).